Amitié naissante [Pv : Douceur d'Automne]

Patte Colorée observait le Camp qui était emprunt à l'agitation habituelle du matin. Les apprentis et leurs mentors partaient en entraînement. Les guerriers solitaires proposaient à leurs amis et leur compagne de partir chasser, pendant que d'autre partait en patrouille de surveillance des frontières. Les anciens sortaient de leur antre pour profitait de la douce chaleur matinale qui réchauffait leur vieux corps et leurs muscles endoloris, ronchonnant de la fraîcheur de la nuit et de leur inconfortable litière de mousse. Pendant ce temps, les reins sortaient avec leur progéniture pour profitait de la matinée ensoleillée. Mais la chatonne calico se sentait désespérément seule. Sa sœur jumelle, Petite Brise, avait attrapé un petit rhume et restait bien au chaud dans leur tanière avec sa mère. Celle-ci avait laissé la garde de sa seconde fille à une future mère dont le ventre gonflé annonçait l'arrivé prochaine des chatons. La jeune reine était très gentille et dévouée à sa nouvelle mission mais la fatigue s'emparait d'elle et bientôt, bercé par la légère brise, elle s'endormit.

Heureusement pour elle, la chatonne calico n'avait pas de mauvaises attentions et elle n'irait pas embêter les guerriers. Son père lui avait raconté, pour lui faire peur, qu'un d'eux s'amusait à arracher les moustaches des méchants chatons qui venaient le réveillés, et depuis la petite chatte ne s'approchait que très peu de la tanière des chasseurs. Elle savait que c'était une histoire pour les chatons, mais elle était tout de même terrifiée. La naïveté dont elle faisait preuve attendrissait beaucoup son entourage, heureusement. Patte Colorée s'allongea au sol, ruminant son impatiente. Elle avait hâte de pouvoir jouer de nouveau avec sa très chère sœur qui lui manquait déjà. Mais sa mère lui avait conseillé de ne pas s'en approcher si elle ne voulait pas tomber malade, elle aussi. La chatonne, plongée dans sa rêverie, remarqua alors une grosse boulle de poussière qui passait devant sa truffe. La petite brise avait dut l'envoyer devant elle, sans qu'elle ne s'en rende compte.

La petite chatte bondit sur ses pates et se mit à trousser la pelote de poussière, comme si elle chassait une proie. Elle n'avait ni la vitesse adéquate, ni même la technique. Mais ce n'était pas bien grave. Dans ce jeu qui pouvait paraître puéril et sans importante, elle aiguisait ses sens. Griffes sorties, elle se jeta littéralement sur la pelote mais celle-ci fut envoyé quelques mètres plus loin par un vent violent qui s'était soudainement levé. Quand à la chatonne, elle percuta une masse plein de poils. Sonnée, elle s'effondra au sol, gémissant un peu. Elle leva la truffe et s'étrangla presque en remarquant Douceur d'Automne, la lieutenante du Clan. Elle voulut se lever pour s'incliner devant elle mais elle retomba au sol. Penaude, elle miaula pitoyablement :

- Excuse-moi Douceur d'Automne. Je ne voulais pas te faire mal. J'espère que tu n'as rien. Je courrais après une petite boule de poussière mais ... mais le vent s'est levé. Pardon.

Au grand soulagement de Patte Colorée, leur lieutenante Douceur d'Automne ne semblait pas le moins du monde en colère. Elle aida même la petite chatonne à se relever et lui confia qu'elle aussi, lorsqu'elle était jeune, elle faisait des bêtises. Et puis elle rassura la calico en lui disant qu'elle n'avait rien de grave. La petite chatte s'imagina alors Douceur d'Automne, dans sa jeunesse, en train d'embêter les anciens. Elle s'imaginait bien les vieux chats en train de ronchonner que Douceur d'Automne ferait une piètre guerrière. S'ils étaient encore en vie, ils devaient être pas mal surpris.

"Tu veux qu'on aille faire une petite balade ? Tu veux que je t'apprennes quelque chose ? Tu veux que je te parle des guerriers, du clan ? Comme ça, tu seras un peu prête pour ton entraînement."

La chatonne émit un petit ronronnement surpris. Une balade? C'est vrai de vrai? Elle sortirait du camp pour la première fois de sa vie! Tout excitée, un large sourire s'étala sur son visage enfantin, et bondissant sur ses pattes, elle hocha vigoureusement la tête. Elle était vraiment heureuse! Douceur d'Automne était une gentille chatte. Elle prit alors le temps de l'observer pour graver son image dans sa tête. Elle avait un pelage tricolore, comme Patte Colorée, mais celui-ci était plus terne et plus dilué. Du gris, du roux et du blanc. Alors que celui de la chatonne était noir, blanc et roux. Quand à ses yeux, ils étaient verts pâles tirant sur le bleu. Ils étaient très beaux.

- Oh oui! Ce serait vraiment gentil de ta part. J'aimerai tant que tu me montres les alentours du Camp. Mais papa m'a dit qu'il ne fallait pas s'approcher de la tanière des guerriers parce qu'il y en a un qui est vraiment méchant.

Elle baissa la voix et observa la tanière pour s'assurer qu'aucuns guerriers ne les observaient. Elle ne savait pas de quel chasseur son père voulait parler, du coup elle se méfiait de tous. Alors pourquoi en parlait-elle à Douceur d'Automne? Parce que ça ne pouvait pas être elle, bien entendu! Elle était bien trop gentille et douce. Patte Colorée se rassit, les oreilles plaquées sur sa petite tête ronde.

- Apparemment, il arrache les moustaches des vilains chatons qui viennent le réveiller. Tu pourrais m'apprendre à me battre, comme ça il ne pourrait pas me faire de mal! Et je pourrais même défendre ma sœur, Petite Brise. s'exclama-t-elle avec enthousiasme, cette fois-ci.

La naïveté de la chatonne était ... immense. Mais au moins, elle était sincère et honnête. Son cœur n'avait pas encore été souillé par la trahison, le mépris et le mensonge. Elle était encore une perle d'innocence. Un chaton parmi les autres. Même si bientôt, il serait temps pour elle de devenir une apprentie puis une guerrière.

Douceur d'Automne se mit à ronronné, amusé. Patte Colorée la regarda, perdu. Elle avait dit quelque chose de mal? Quelque chose d'amusant? C'était l'histoire de son père qui faisait rire la lieutenante? Pourtant ce n'était pas marrant du tout! Elle, elle ne voulait pas se faire arracher les moustaches. Elle loucha pour s'assurer que d'ailleurs, elles étaient toujours là. Ouf. Rien à signaler, tout allait bien. Mais alors pourquoi la lieutenante semblait si amusée, hein?

"Oh, c'est faux. C'est un mensonge de ton père pour qu'il est la paix dans la tanière des guerriers. Mais, je te conseille tout de même de ne pas t'aventurer près de la tanière des guerriers, certains son très ronchons ! Aller, suis moi, je vais te faire sentir le tunnel, l'entrée, et déjà, tu en sauras plus sur le clan."

Un mensonge? Mais son papa ne mentait jamais, voyons. Peut-être que c'était vrai après tout. Peut-être qu'il voulait juste avoir la paix. Au lieu de lui en vouloir, l'admiration de Patte Colorée pour son père grandit. Il mentait vraiment bien et ses histoires étaient vraiment crédibles! Son père était le plus grand guerrier du Clan. Mais peut-être bien que Douceur d'Automne était encore plus forte. La chatonne se mit en tête d'observer la tricolore diluée pour s'assurer qu'elle ne surpassait pas son père. Si c'était le cas, elle en toucherait quelques mots à celui-ci et peut-être qu'il deviendrait encore plus fort!

C'est sur cette bonne résolution que Patte Colorée trottina fièrement derrière Douceur d'Automne. Dommage que Petite Brise ne soit pas là, elle aussi. La calico se mit en tête de tout lui raconter lorsqu'elle quitterait la lieutenante. Elle sourit. Les deux chattes étaient désormais devant l'entrée. L'endroit le plus éloigné de la mère de la chatonne. Elle n'était jamais venue jusqu'ici. Elle se sentait tout heureuse. Elle s'approcha et renifla les nombreuses odeurs. Elle reconnut celle de ses deux parents. La senteur de son père était fraîche. Celle de sa mère était plus confuse parmi les autres senteurs inconnues. Et elle reconnut même celle de Douceur d'Automne.

- Je sens maman et papa. Et toi aussi. Par contre, les autres ne me disent absolument rien. Maman m'a dit que pour devenir une bonne guerrière, il fallait déjà que j'apprenne tous les noms des chats du Clan mais il y en a tellement! gémit-elle.

Elle afficha un air faussement découragé. Elle savait très bien jouer la comédie, comme bon nombre de chatons. Et elle en profitait pour montrer son talent à sa nouvelle amie, Douceur d'Automne. Une nouvelle odeur parvint au museau de Patte Colorée. Elle émit un miaulement surpris avant de plonger son regard interrogateur dans celui de sa lieutenante qui se tenait à ses côtés.

- Je sens une odeur d'écureuil, de souris et de musaraigne. Le gibier que les guerriers ramènent souvent au Camp. Mais il y a une autre odeur que je n'arrive pas à identifier ... se lamenta-t-elle.

En réalité, c'était une odeur de lapin. Elle ignorait ce qu'était un lapin. Elle n'en avait jamais vu. Les chasseurs du Clan de la Lumière, habitués à leur forêt, ne ramenait que rarement des lièvres et des lapins qui vivaient d'avantage sur les plateaux et dans les landes. C'était certainement une patrouille très chanceuse qui en avait attrapé un il y a quelques jours. Curieuse, Patte Colorée attendait que son aîné lui donne des indications sur cette nouvelle odeur.

Douceur d'Automne huma l'air, sous le regard de la chatonne puis s'assit et entraîna la calico à ses côtés, enroulant sa queue autour d'elle. Patte Colorée attendait la réponse de leur lieutenante avec curiosité et empressement. Elle voulait absolument tout connaître! Il y avait tant de choses qui lui étaient encore inconnues et dont elle ignorait même l'existence. Comme ce nouvel animal, par exemple.

"Ce que tu sent, après les souris, les écureuils et les musaraignes, c'est un lapin. Un la pin, c'est une sorte de chaton, avec des oreilles plus longues et qui pendent souvent, avec une petite queue, comme une baie. On en trouve rarement dans la forêt. Et, pour les odeurs et les noms des autres chats du clan à part ceux que tu connais, tu les apprendras rapidement. Si tu écoutes attentivement les conversation des chats que tu ne connais pas, tu apprendras leurs noms dans leur paroles."

Un lapin. Elle essaya de l'imaginer dans sa tête. Un gros chaton avec de grandes oreilles tombantes et une petite queue toute ronde alors ... Ce devait être sacrément mignon! Elle avait hâte d'en voir un de ses propres yeux, le jour venu. Mais puisqu'on en trouve rarement dans la forêt, ce ne serait pas avant bien longtemps. Quand aux noms de ses camarades, elle les apprendrait au fur et à mesure, aussi. D'après ce que disait Douceur d'Automne, les conversations échangées entre les guerriers étaient une bonne façon d'apprendre leur nom. Patte Colorée balaya le camp du regard. Un jour, tous les chats qui y vivaient n'auraient plus de secrets pour elle!

La tricolore n'avait presque pas remarqué que Douceur d'Automne s'était mis à lui lécher le pelage, chose que Patte Colorée n'aimait pas particulièrement mais qui lui parut beaucoup plus sympathique avec leur lieutenante. Et elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à profiter de ce moment. Beaucoup de chats faisaient leur toilette mutuellement, au soleil. La chatonne chercha dans sa tête comment on appelait ce moment ... Le partage. Il lui semblait que c'était ça. Elle vit brusquement la jeune chatte aux yeux émeraudes levée la truffe pour humer l'air. Patte Colorée l'imita et inspira le plus d'air possible pour que toutes les odeurs lui parviennent.

- Ca sent la forêt! Je sens de la terre, de la végétation, des odeurs de gibier et des choses qui me sont encore inconnues. J'ai vraiment hâte d'être apprentie! Comme ça, je pourrais aller découvrir la forêt et maman ne me crierait plus de faire attention de ne pas quitter le camp, dit-elle dans un soupir, imaginant cet instant.

Son regard songeur divagua entre Douceur d'Automne et le tunnel. Un jour, elle serait grande comme sa nouvelle amie et elle irait chasser comme elle l'entendrait!

Douceur d'Automne sourit avant de se lever et de longuement s'étirer. Patte Colorée l'imita. Même si c'était une belle matinée d'hiver, il faisait froid et elle ne sentait plus le bout de sa truffe. Bien sûr, elle était trop excitée pour sentir la morsure du froid sur son petit corps mais elle tremblait quand même un peu et son pelage s'était dressé un peu, pour lui offrir une meilleure protection. Le regard de la chatonne et de son aînée se croisèrent.

"Si tu veux, je peux t'emmener au bout du tunnel pour avoir un aperçu de la forêt. Mais juste à la sortie du tunnel, et tu me suis bien. Un blaireau rôde dans la forêt..."

Ah bon? Elle avait le droit d'aller jusqu'au bout du tunnel? Patte Colorée bondit à la suite de Douceur d'Automne qui arriva bien plus vite au bout du tunnel et invita la jeune chatte à la suivre. Celle-ci hésita un peu et jeta un coup d'œil à la pouponnière. Elle ne voulait pas que sa mère la voit et que sa nouvelle amie se fasse disputée. En plus, s'il y avait un véritable blaireau ... C'était vraiment horrible! Le jour où Douceur d'Automne avait ramené le corps déchiqueté d'Etoile d'Or après que celle-ci se soit fait attaquer par un blaireau, la mère de Patte Colorée avait hurlé à ses filles de ne pas regarder et de vite rentrer à la Pouponnière. Mais trop curieuse, la tricolore avait quand même regardé et cette image du corps ensanglanté de leur défunte meneuse était à jamais gravée dans son esprit.

Patte Colorée ne savait pas encore vraiment ce qu'était la mort. Elle n'avait jamais perdu un proche, à part sa grand-mère maternelle mais elle l'avait très peu connue. Elle ne connaissait pas non plus Etoile d'Or et on ne peut pas dire qu'elle pleura sa mort mais elle savait que la meneuse inspirait le respect et l'admiration et elle ne put retenir une larme lorsque sa mère avait quitté la Pouponnière pour rendre hommage une dernière fois à la défunte. La chatonne s'approcha avec crainte et méfiance. Elle se blottit contre Douceur d'Automne et observa la forêt. Les arbres étaient immenses ... La terre était encore plus froide que dans le Camp et le bruit était inexistant. Une fraîcheur mordante se précipita sur la chatonne tricolore et celle-ci se blottit un peu plus contre la lieutenante.

- Maman dit que les blaireaux sont vraiment méchants ... Je sais ce qu'ils ont fait à Etoile d'Or. Pourquoi sont-ils comme ça? On ne leur a pourtant rien fait. C'est eux qui sont sur notre territoire, après tout.

Douceur d'Automne déposa son museau sur la tête de Patte Colorée. Celle-ci observait la forêt avec admiration et crainte. Le blaireau pourrait très bien surgir en quelques secondes. Surtout que personne n'était au courant qu'elles étaient toutes les deux devant le tunnel. Un chaton et une guerrière seule ne pourrait pas le repousser. Si le prédateur arrivait, elles devraient filer avertir les autres.

"Je ne sais pas. Ce sont sûrement nos prédateurs, comme nous sommes les prédateurs du gibier. Et ils ne connaissent pas les terres des clans, leur frontière et tout cela. Pour eux, un intrus est un être vivant qui franchit une limite établie par lui même, même sur notre territoire."

En fait, ils n'étaient pas très méchants. Patte Colorée pouvait alors comprendre ce que ressentais les musaraignes, les écureuils, les souris et même les lapins! Toujours avoir l'impression d'être observé et pouvant mourir à chaque minutes. C'était horrible, vraiment. Pourtant, c'était la vie. La chatonne espérait juste qu'elle en serait protégée, elle et ses proches, le plus longtemps possible. Elle sentit alors quelque chose d'humide sur sa tête et levant la truffe, elle remarqua que la lieutenante pleurait. Oh non! Elle ne voulait pas voir son amie pleurer. La tricolore s'assit sur ses pattes arrières et se faisant la plus grande possible, elle essuya d'un coup de langue les larmes qui perlaient le long du visage de Douceur d'Automne.

- Ne t'inquiète pas Douceur d'Automne. Il n'arrivera plus rien à quiconque. Nous allons repousser le blaireau et je te protégerais, dit-elle avec plein de naïveté et de sincérité.

Elle sourit alors et reprenant une position assise correcte, elle se frotta contre Douceur d'Automne. C'était plutôt elle qui la protégerait mais la petite chatte était vraiment sincère. Cette petite remarque pouvait faire sourire les gens ou penser qu'elle était stupide mais elle, elle pensait ça avec une innocence et une honnêteté sans failles.

Douceur d'Automne ne répondit pas mais son sourire suffit à Patte Colorée. Elles restèrent à observer la forêt ainsi pendant quelques minutes. La chatonne était émerveillée par la beauté du lieu. En hiver, les arbres étaient nus, sinistres. Pourtant, la tricolore pensait que c'était l'un des plus beaux moments de l'année. C'était le moment où l'on attendait le plus que la mauvaise saison passe, que le gibier revienne et que la nature se réveille. Attendre pouvait être une bonne chose dans ce cas là. La chatonne était né au milieu de l'été et avait ouvert les yeux en automne. Elle ne connaissait donc pas les fleurs et avait vraiment hâte de voir à quoi ça ressemblait.

Une goutte de pluie s'écrasa sur le museau de la jeune chatte et les deux tricolores rentrèrent au Camp. Douceur d'Automne invita la chatonne à rentrer à la Pouponnière sous peine d'attraper le rhume. Surtout que la reine qui devait la surveiller s'était réveillée et semblait paniquée. La petite calico hocha la tête, salua sa nouvelle amie et s'approcha de la future mère. Elle lui annonça qu'elle était désolé. Elle lui expliqua que leur lieutenante s'était occupée d'elle et en voyant justement l'intéressé rentré dans la tanière des guerriers, la jeune reine soupira de soulagement et reconduit le chaton en lieu sûr.

Patte Colorée se blottit contre sa mère qui lui lécha le pelage pour la réchauffer. Petite Brise semblait aller mieux et elle dormait paisiblement. La tricolore retrouva un peu de sa chaleur, et blottit contre sa mère et sa sœur, elle s'endormit, repensant à sa magnifique matinée passée avec Douceur d'Automne. C'était sa première grande amie. En une seule journée, elle lui avait déjà appris plein de choses. Elle devait être une super mentor! C'était même étonnant qu'elle n'est pas de novice. Patte Colorée sourit avant de s'endormir pour de bon.