Avant le baptême. [Pv Patte Colorée]

- Je rentre Patte Colorée. Il fait trop froid dehors, gémit Petite Brise en se précipitant dans la Pouponnière.

Patte Colorée voulut protester mais à peine avait-elle ouvert la bouche que la queue de sa sœur disparut dans la Pouponnière pour de bon. La chatonne soupira et s'assit dans la neige. Elle aussi, elle avait froid. Mais elle s'ennuyait tellement dans son antre. Une nouvelle portée de chatons étaient arrivés et la tricolore ne devait donc pas faire de bruit ni discuter trop fort avec sa mère et sa sœur. C'était d'un ennui mortel et elle préférait donc rester pétrifié de froid dehors. Tous les chatons étaient trop jeunes pour sortir par un temps pareil et bientôt la mère de la calico viendrait la chercher, elle aussi.

La féline observa le Camp. Personne ne traînait dehors par un temps pareil. Les anciens étaient rentrés bien au chaud, les guerriers s'empressaient de partir à la chasse pour ramener de quoi manger et même les novices se faisaient rares. Le promontoire restait inlassablement vide mais à son pied était allongé Douceur d'Automne. Pate Colorée voulut aller lui parler mais elle devait être fatiguée et voulait certainement sa paix. La féline se retourna donc, soupirant. A peine avait-elle eut le temps de dire ouf qu'elle sentit une truffe humide sur son pelage. Elle se retourna vivement et constata avec joie que c'était sa grande amie, la lieutenante du Clan.

"Bonjour Patte Colorée ! Comment vas-tu ? Tu veux que je t'apprenne la position du chasseur aujourd'hui ?"

La chatonne lui adressa un sourire ravie et ronronna de plaisir. Elle frotta sa truffe contre celle de Douceur d'Automne pour la saluer et s'assit, faisant face à la lieutenante qui devait faire trois fois sa taille. Elle hocha la tête et bondit sur ses pattes avec enthousiasme.

- Salutations Douceur d'Automne! Je vais très bien, maintenant que tu es là. Et toi, comment te portes-tu? Je serai ravie que tu m'apprennes la position du chasseur! s'exclama-t-elle avec joie.

Douceur d'Automne s'étira de tout son long et Patte Colorée remarqua sa belle fourrure et ses muscles fins et discrets qui saillaient sous celle-ci. Elle avait hâte de ressembler à son aînée. D'être forte, rapide et rusée! La lieutenante plongea son regard dans celui de la chatonne ce qui la captiva d'avantage.

"Je vais bien ! Très bien, alors, met toi dans la position du chasseur qui chasse une souris que tu sais faire. Enfin, la vraie. Essaye de la faire, je te dirais ce qui ne vas pas."

La neige tombait en abondance et un épais tapi blanc recouvrait le sol. Ce qui était une excellente chose. Comme ça, Patte Colorée ne mettrait pas son ventre trop bas pour ne pas se mouiller. Et en chasse, c'était la même chose. Elle ne devait pas être trop basse pour ne pas faire de bruit et alerter les proies qui pourraient l'entendre. Elle s'accroupit. Le train arrière légèrement plus élevé que les autres, la queue basse mais qui ne touchait pas le sol, les oreilles plaquées sur la tête, elle rampa. C'était une bonne position de chasse : pas parfaite mais potable. Par contre, son équilibre pataud de chaton l'handicapait fortement et elle glissa dans la neige, tombant sur le ventre.

Elle cracha la neige qu'elle avait dans la bouche, et gémissant, elle se leva. Elle était trempée maintenant! Et elle avait froid. Douceur d'Automne la regardait toujours. Elle devait se rattraper. Elle reprit la même position de chasse, ignorant les petits glaçons qui se formaient sous son ventre, et lorsqu'elle arriva enfin à ramper sans tomber, elle s'arrêta et sans perdre sa position, jeta un coup d'œil à son mentor d'un jour.

- C'est bien comme ça? dit-elle, grelottante de froid malgré elle.  

Douceur d'Automne s'approcha de la petite chatte qui tremblait, gelée. Elle se plaça au dessus d'elle et Pate Colorée sentit la chaleur corporelle de la lieutenante, ce qui la réchauffa. La féline expliqua alors que la position de chasse de la chatonne était bonne dans l'ensemble mais qu'elle avait l'arrière-train trop haut et que ses pattes touchaient trop le sol. La petite calico prit ça en tête. La prochaine fois, elle réussirait mieux! Mais dans l'immédiat, elle cherchait quelque chose à faire ... Elle avait plein d'idées! Par quoi allait-on commencer? Douceur d'Automne lui frôla la truffe et la petite chatte lui sourit. Quelle était gentille! Elle voulait tant l'avoir comme mentor.

- J'aimerai bien que tu me parles du Code du Guerrier. Les novices en parlent souvent mais ils veulent pas m'expliquer vraiment ce que c'est ... Tu veux bien? demanda-t-elle gentiment.

Le pelage de la féline était trempée, pourtant elle ne voulait pas rentrer dans la Pouponnière! Elle avait encore tant de choses à découvrir. A chaque fois, Petite Brise ratait tout. Elle était bien trop sensible au froid ... Mais ça arrangeait quand même Patte Colorée qui en profitait plus. Et elle n'oubliait jamais de tout raconter à sa très chère sœur. Elle lui parlait de tout ce qu'elle apprenait, elle lui montrait les techniques de chasse et de combat qu'on voulait bien lui apprendre et aussi les nouveaux jeux inventés par les chatons.

[Désolé, c'est nul >.<]

"Le code du Guerrier, c'est un code fait pour les clans. Pour que les clans ne soient pas barbares. C'est une loi mise en place par les chefs de jadis, parfois rajusté un peu, avec d'autres règles."

Patte Colorée écouta attentivement. Un code que respectait tous les Clans? Cela permettait que les chatons, les apprentis, les guerriers t les anciens ne soient pas des barbares ... ? C'était une bonne chose alors! Et ce serait donc les chefs d'il y a très longtemps qu'ils l'ont fait? Ce devait être très important alors de le respecter. Et le Clan des Etoiles devait veiller à ce que tout le monde le respecte. La chatonne apprendrait les règles par cœur et les respecterait. La féline sourit.

- J'ai hâte que mon mentor m'apprenne toutes les règles! s'écria-t-elle avec enthousiasme.

La chatonne se secoua et la neige qui pendait sous son ventre vola dans tous les sens. Une patrouille rentrait au camp. Un des guerriers s'arrêta et observa Patte Colorée. Elle reconnut tout de suite son père. Elle lui sourit et le guerrier hocha la tête, visiblement heureux. Puis il rejoignit ses compagnons et ils se mirent à discuter un peu plus loin. Puis la petite calico reporta son attention sur Douceur d'Automne. Elle s'approcha d'elle et lui toucha la truffe du museau.

- J'aimerai beaucoup que ce soit toi mon mentor! Maman et papa aussi seraient heureux. Dommage qu'on puisse pas choisir ... dit-elle un peu triste.

Douceur d'Automne fourra son museau dans le pelage de Patte Colorée. Celle-ci profitait du moment avec son amie. La petite chatte ferma les yeux un moment. Elle huma l'air pour bien se souvenir de l'odeur de la lieutenante. Mais en plus du pelage de son amie, elle sentit une autre odeur. Elle rouvrit les yeux et remarqua que son père s'approchait de nouveau. Elle ronronna, surprise, et bondit vers lui. Le petit guerrier ébène s'assit devant sa fille et jeta un coup d'œil à Douceur d'Automne.

- Salutations Douceur d'Automne. Je vois que vous avez l'air de bien vous entendre! Ca me fait vraiment plaisir. Je ne veux absolument pas vous dérangez mais ta mère t'attend, Patte Colorée ...

Le guerrier semblait tout aussi déçu que sa fille qui, les oreilles plaquées sur la tête, se retourna vers Douceur d'Automne. Elle ne pouvait hélas pas contredire sa mère qui devait commencer à s'inquiéter pour sa fille. Le père de la calico aurait bien voulu qu'elle reste avec sa lieutenante, bien sûr. Ses paroles et ses enseignements seraient bénéfiques pour Patte Colorée. Et le froid ne tue pas. Du moins, pas quand on sent encore ses pattes, ce qui semblait être le cas de la chatonne. La petite chatte s'assit.

- Très bien, j'arrive papa. J'espère qu'on se reverra Douceur d'Automne! Porte toi bien, dit-elle en ronronnant.

Elle lui toucha le museau et, accompagnée de son père, rejoignit la Pouponnière où sa sœur l'attendait, roulée en boule contre sa mère. Celle-ci somnolait bien au chaud et lorsqu'il vit arriver sa fille, trempée, elle se mit à la réchauffer en lui donnant des coups de langue régulier. Patte Colorée, épuisée, finit par s'endormir sous le regard bienveillant de sa mère et de son père qui discutaient tranquillement.