Rencontre à la frontière. [Pv Ressac]

Nuage de Cygne se réveilla. Le bout de sa queue lui chatouillait le museau, la gênant et la réveillant. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire puis s'assit. L'apprentie lécha son poil en bataille puis s'étira. Il semblait qu'il était encore tôt, les autres apprentis dormant encore. Des masses différentes dormaient paisiblement autour d'elle. La respiration lente de ses congénères était normale. La jolie et jeune femelle marcha jusqu'à la sortie de la tanière, et sorti donc.

Le soleil distribuait à peine sa belle lumière encore rougeâtre. Nuage de Cygne fixa le soleil levant, puis s'approcha du tas de gibier. Elle prit un mulot sur le tas de gibier et le mangea rapidement. Sa chaire était plutôt maigre, habituel en cette saison qui se clôturerait bientôt. La jolie féline se lécha les babines une fois la proie terminée. Elle bifurqua et trottina jusqu'à l'entrée du clan. La petite se faufila à l'intérieur du tunnel et sortit du camp.

Nuage de Cygne trottinait en dehors du clan, sur les vastes étendues des terres. Son allure était souple. L'herbe grasse et tendre foulait ses coussinets. Bientôt, elle arriva au Monticule Poussiéreux. La jeune apprentie grimpa sur le Monticule et observa l'horizon qui s'étendait derrière. Les terres du clan de la brume. C'est un bruit qui la dérangea dans sa contemplation.

"Qui vous êtes ? Un chat du clan de la Brume ?"

Cette odeur était inconnue pour la petite, elle semblait gorgée d'eau, avec des plantes. Enfin, ça restait une odeur mystérieuse et inconnue, après tout.

Lorsque je me suis réveillé, je n'ai pas immédiatement ouvert les yeux. Il faisait toujours sombre dans mon antre, le soleil ne devait pas être levé, car derrière mes paupières il faisait toujours noir. Je gardais les yeux fermés, à méditer sur les choses que j'aurai à faire aujourd'hui. Le temps se réchauffait peu à peu, les rhumes et les toux se faisaient plus rares chaque jour. Mes réserves s'étaient d'ailleurs amincies depuis le début de la saison des neiges.
J'ouvris les yeux, seulement pour aussitôt les refermer en soupirant. Ce n'était pas mon genre à m'apitoyer sur mon sort, mais j'aurais aimé avoir quelqu'un d'autre dans cet endroit. Un apprenti que je pourrais former comme je le désire, qui me détesterais autant que je m'amuserais à le taquiner. Même si ma façon d'agacer mon Clan n'était pas la même définition du mot «agacement» pour eux. Je me levais en m'étirant, savourant amèrement le calme et le silence de ma tanière. Décidément, l'absence de respirations, comme du temps où j'étais encore un apprenti, me troublait forcément. Il me restait pourtant bien du temps avant que je ne doive m'inquiéter de me faire trop vieux pour apprendre à un novice l'art de guérir.
En sortant de mon antre, je constatais que le soleil se levait. Une nouvelle journée, une nouvelle aube ! J'allais me choisir une proie de quoi grignoter. J'avais soudainement décidé de partir vers la frontière du Clan des Lueurs. Sur un coup de tête, comme ça. Bon, peut-être j'espérais voir de futurs remèdes qui ne seraient sûrement pas prêts à être cueillis, ou peut-être est-ce que je désirais seulement une balade en solitaire. J'observais le peu d'agitation du Clan à cette heure, quelques guerriers partaient patrouiller et d'autres chasser. Moi, en solitaire, comme je me sentais à l'intérieur, je mis le cap sur la frontière.
Ça ne me pris pas beaucoup de temps pour atteindre ma destination. Je profitais peu du paysage enneigé, des cours d'eau à moitié gelés et du givre sur les branches des buissons qu'on croisait parfois. C'était pareil, peu importe où on allait. Les cristaux de neige étaient uniquement magnifique en suspension, non entremêlés tous ensemble pour former un tapis. Je n'étais pas très vigilant, j'avais la tête en l'air et ce pourquoi je ne sentis pas l'odeur d'un félin du Clan des Lueurs. On aurait dit un apprenti.
-Qui vous êtes ? Un chat du clan de la Brume ?
Je ne sursautais pas. À la fois car la propriétaire de la voix était assez jeune, presque une chatonne et aussi car rien ne me faisait jamais sursauter. Ce n'était pas un réflexe que j'avais. La petite ne m'avait toujours pas vu. Je me raclais donc la gorge, pour indiquer où j'étais. Elle était suffisamment novice pour ne pas savoir d'où mon odeur provenait. Je n'avais pas envie de provoquer une guerre aujourd'hui en provoquant la pauvre ignare, mais bon. Je me devais d'être compréhensif envers la jeunesse, je suppose.
-L'odeur n'est telle pas assez significative ?

:

Un raclement de gorge me signale où est celui qui m'aborde. Enfin, qui est là. Je m'approche et découvre un matou qui semble plus âgé au même pelage que moi - en plus montré - avec des yeux entre le vert et le marron.

- L'odeur n'est-elle pas assez significative ?

Je souris et ronronne légèrement. Non en signe d'affection ni rien. Comme ça. Simplement amusée par le fait de mon inexpérience si marquée. je réponds au matou :

"J'ai à peine débuter mon entraînement. C'est donc normal. Qui êtes-vous, si je ne m'abuse ? Oh, et que faites-vous ici, sans vouloir être trop curieuse. Oh, et inutile de me retourner la question, je vous le dit tout de suite : je suis Nuage de Cygne, apprentie du clan des Lueurs. Je me baladais pour explorer les terres de mon clan. mais il semble que je soit à l'une des frontières."

Je souris et ferme presque les yeux, secouant gentiment ma tête de droite à gauche, en la penchant bien. Ce matou n'a pas l'air bien méchant, ni combatif, ni être un guerrier. D'où son odeur de plante légère, avec cette grosse odeur d'eau. Je me secoue et rouvre les yeux. Une douce brise agite mon pelage. L'air est bon, très bon. J'adore son odeur parfumée. Puis, je balade mon regard sur le monticule. Un beau monticule vert. Bien vert, malgré quelques plaques de neige encore présentes.