Le grand saut [PV : Nuage d'Agrume]

Depuis la visite de Petite Ritournelle, qui restait un souvenir douloureux et désagréable dans son esprit, un peu comme une écharde mentale, Relief était en pleine confusion. Qui avait tort ? Qui avait raison ? Il ne saurait plus le dire. Depuis toujours, le caractère parfait de son existence était acquis pour lui. Et voilà qu'une boule de poile détrempée était apparue dans sa vie et avait bouleversée toutes ses croyances fondamentales. Voilà qu'il rechignait devant ses croquettes, commençait à leur trouver un goût légèrement fade et il s'était même surpris un jour à laisser son esprit dériver vers l'image d'une souris fraîche. De la viande saignante, beurk ! Pourtant, pendant quelques instants il avait rêver sentir un fumet alléchant comme décris par la petite. Que lui arrivait-il ?
Un soir, alors qu'il s'attardait sur le toit de la tanière de ses maîtres, les prunelles pensivement fixées sur la forêt au loin, les bipèdes l'appelèrent à rentrer comme d'habitude. Mais tout d'un coup, Relief ressenti une cague d'agacement. Allait-il vraiment leur obéir ainsi et répondre à leur appel jusqu'à la fin de ses jours comme un toutou sans dignité ? Non ! Il n'y avait aucune raison à ce qu'il soit moins libre que cette petite chatonne bicolore ! Lui aussi pouvait aller où il le souhaitait ! Et avant de s'attarder plus avant sur ses pensées, le noiraud sauta agilement au bas de la tanière et parti à toute vitesse à travers rues pour rejoindre le "chemin du tonnerre". Juste de l'autre coté de la rivière solide, à quelques longueurs de queue, les premiers arbres de la forêt semblaient le narguer. Oserait-il s'aventurer entre leurs racines ? Relief inspira à fond, manqua s'étouffer lorsque les odeurs atroces des monstres le prirent à la gorge, repris son souffle plus prudemment et s'engagea soudain sur l'asphalte en profitant d'une accalmie dans la course effrénée des voitures. Il s'avait que s'il prenait le temps de réfléchir, il renoncerait à son courageux projet. Aussi il ne s'attarda pas sur la sensation désagréable du goudron chaud et râpeux sous ses coussinets et fila se réfugier sous les arbres, tout tremblant. Derrière lui, les monstres vociféraient de nouveau. Il l'avait échappé belle. Mais bientôt, il fut ragaillardi. Il était dans la forêt ! Et ce n'était pas si terrifiant que cela ! Tout joyeux, le matou s'aventura entre les pins en respirant les odeurs entêtantes des sous-bois. Tant de senteurs et de sons nouveaux, c'était vertigineux. Bientôt, il déboucha sur un petit sentier de terre longeant un champ de blé et le suivit en trottinant, se sentant comme un aventurier sans peur. Mais alors qu'il approchait d'une vaste prairie aux herbes hautes, des craquements et piétinements sur sa droite le prirent au dépourvu et il se rappela soudain des rumeurs qui circulaient sur ce lieu, empli de chats sauvages. Il voulu s'éloigner sur sa gauche mais se retrouva nez-à-nez avec une rivière. Hors de question qu'il se mouille les pattes ! Sentant l'adrénaline affluer soudainement dans son sang, Relief parti donc à tout allure droit devant, sans faire attention à l'endroit où il allait tant qu'il s'éloignait des bruits. Il longea la rivière, grimpa une petite pente couverte de broussailles dans lesquelles il laissa quelques touffes de poils et s'effondra enfin hors d'haleine dans un champ de fleurs. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Pourquoi avait-il quitté sa vie tranquille et douillette ? Voilà qu'il était dans un endroit inconnu peuplé de chats féroces et la nuit allait bientôt tomber entièrement.

HRP:

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Relief tentait en vain de surveiller les environs et de retrouver son chemin en guettant les bruits effrayants de la forêt lorsque soudain un craquement retenti derrière lui. Avec un sursaut d'effroi, il voulu fuir, lorsque qu'une ombre noir fondit soudain sur lui avec un cri.

-Boooouh !

Le matou sauta en arrière avec un hurlement terrifié digne d'une chatonne comme Nuage de la Ritournelle et cru bien voir sa fin arrivée lorsque l'ombre en question se révéla être une autre chatonne pâle, riant au éclat.

-Ahaha, je t'ai fais peur ?

Le cœur battant à mille à l'heure, Relief dévisagea l'inconnu sans pouvoir répondre. Mais qui étaient ces dingues ?

-Désolée. Bon... Qu'est ce que tu viens faire ici ?

Encore tremblant, il avala sa salive deux ou trois fois en jetant des regards furtifs aux environs avant d'essayer de se reprendre. La féline n'avait pas du tout l'air dangereuse avec son pelage mal entretenu et saillant, laissant ses muscles visibles, ses griffes sales tout comme ses crocs et... Sentant la panique revenir, Relief ferma très fort les paupières, inspira un bon coup et les rouvrit timidement. Tout de même, Lune quelque chose était beaucoup plus impressionnante et elle ne l'avait pas mangé. C'est pour ça qu'il était venu finalement ! Il n'y avait pas à avoir peur ! Le domestique déglutit un bon coup avant de se décider à répondre.

« Je... Je visitais...euh... C'est joli...»

HRP :

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-Heu.. Ok.. Je t'ai pas fais trop peur j'espère...

Relief avait presque envie de s'enterrer dans la neige froide qui tapissait le sol à cet instant. Bien sûr que ci elle lui avait fait peur, se moquait-elle de lui ?

-Ah.. c'est mon apparence, c'est ça ?

La chatonne se donna quelques coups de langues dans son pelage emmêlé avant de faire crisser ses griffes sur le sol et le domestique retient une grimace mi-dégoutée mi-apeurée.

-C'est bon ? Je fais moins sale ?

Le domestique hocha rapidement la tête, mortifié. S'il lui laissait croire qu'il la trouvait laide, et qu'elle se mettait en colère contre lui ? Ce n'était qu'une gamine mais... Ils se battaient dès qu'ils étaient tout petit par ici... Il valait mieux être d'accord avec elle et ne surtout pas l'offenser.

-Bon. Maintenant je vais dire les choses clairement : d'où viens tu ?

Après tout, cela ressemblait aux répliques d'une discution amicale. Il n'y avait donc pas de danger imminent, du moins tant qu'elle parler. Le mieux était donc sans aucun doute de parler le plus longtemps possible. Ensuite il lui faudrait trouver un moyen de rentrer chez lui. Peut-être faire les deux en même temps était-il possible. Le domestique tenta de répondre sans que sa voix ne trahisse plus la moindre peur.

« Je... Je viens de la ville, je ne sais pas exactement où elle est, je crois bien que je me suis perdu... »

Bon, même si cette réplique faisait peine à entendre il avait tout de même l'ai plus assuré, c'était un progrès. Fier de sa hardiesse nouvelle, Relief osa même retourné sa question à l'appentie avant de pouvoir le regretter.

« Et toi, qui es-tu ? D'où viens-tu ? Es-tu un de ses chats sauvages, enfin de clans, comme... Petite Ritournelle ? »