Saison des Feuilles Vertes
L'eau est haute, et le paysage est méconnaissable. La pluie est toujours très présente, et la température vacille entre 10°C et 18°C. Le gibier est difficile à trouver.

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 Parce que la vie est là, et que la mort aussi, prête à attraper n'importe qui qui aurait le malheur de trop s'éloigner.

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Lieutenante du Clan de la Brume
Luny
LunyLieutenante du Clan de la Brume
Messages : 113Date d'inscription : 09/02/2015
MessageSujet: Parce que la vie est là, et que la mort aussi, prête à attraper n'importe qui qui aurait le malheur de trop s'éloigner.    Parce que la vie est là, et que la mort aussi, prête à attraper n'importe qui qui aurait le malheur de trop s'éloigner.  Icon_minitimeSam 25 Avr - 2:33

Tu es là, tu ne sais pas trop où. Tu es là, tu ne comprends pas comment. Tu es juste apparu ici, sans trop le vouloir, tu sais que tu ne devrais pas être là, mais tu ne sais pas pourquoi. Tout est confus et tu te sens mal, pas à ta place, pas dans ta peau, comme si c’était un étranger. Et puis, tout tourne autour de toi, tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre, parce qu’en fait, tu n’es pas là, tu n’es pas dans la réalité, ce n’est qu’un rêve. Et ce rêve te tourmente, il ne te quitte pas. Tu l’as vois, étendue par terre, tu n’as pas pu la sauver et tu ne pourras jamais, parce que ce qui est fait est fait et tu ne pourras jamais changer ce fait après tout…

Chant Oublié se réveilla, haletant. Sa respiration se faisait bien trop difficile et pourtant, il restait là, n’allant alerter personne, ne voulant alerter personne. Il ne voulait pas qu’on vienne le voir, qu’on lui demande s’il a besoin de quelque chose, il ne voulait pas qu’on lui parle, qu’on le dérange. Il voulait rien, rien d’autre que d’être en paix, sans personne pour lui parler, pour dire des choses dont il n’aurait pas le cœur d’écouter, la tête ailleurs. Il ne voulait rien d’autre, juste la solitude qui le prenait là, juste la solitude qui le prenait de court, juste dans cette solitude qui semblait bien décidée de rester présentement. Il voulait rester là et ne plus bouger, ne plus jamais sentir son cœur battre, ne plus jamais entendre les pulsations de cet organe qui vit tandis que son ancienne compagne ne vivait plus.

Et la culpabilité était, il ne pouvait rien y faire. Elle vivait là, auparavant. Elle vivait, quand il ne la connaissait pas. Et maintenant, elle ne vivait plus. Maintenant, elle n’était plus là. Et la culpabilité augmentait de jour en jour, convaincu d’être un fardeau, cette culpabilité ne le quittait pas. S’il n’avait pas été là, elle serait encore en vie. Si les solitaires n’avaient pas été outrés de la voir s’accoupler avec «un stupide chat de clan», elle serait vivante. Et si elle était vivante, rien de tout cela ne serait arrivé. Il n’aurait pas cette cicatrice sur le flanc qui lui rappelle en permanence à quel point il avait raté avec elle. Et le pire dans tout cela était de ne pas savoir si la chatte qu’il avait aimée autrefois était aujourd’hui en train de chasser avec le Clan des Étoiles ou un autre Clan de chat dans le ciel. C’était de ne pas savoir si elle était quelque part, si elle avait trouvé une certaine paix dans la mort, c’était bien ça le pire à ses yeux, parce qu’il voulait son bonheur, mais son bonheur n’était pas… elle était juste morte.

Il se souvenait d’elle, de ses paroles, de sa voix. Si douce et si rauque à la fois, parce qu’elle ne parlait pas beaucoup, juste à lui. Il se souvenait d’elle comme il se souvenait de ses yeux, comme il se souvenait de comment il appréciait se coller contre elle, la nourrir, chasser pour elle. Il avait tant aimé sentir le souffle chaud de la solitaire qu’à ce jour, alors que ses souvenirs étaient remontés pour repartir, tout lui semblait si fade, comme si la vie n’avait plus aucune valeur, comme si tout semblait délusoire et que mourir cette journée-ci n’aurait pas été surprenant. Comme s’il n’attendait que ça, la mort, sans pour autant vouloir la rejoindre de lui-même, précipiter les choses. Parce que c’était ainsi, il n’aimait pas précipiter les choses et pourtant, à cet instant, il avait ce terrible sentiment désagréable que rien ne le rattachait à ce qui se nommait la vie. Ce sentiment qu’il était prêt à faire absolument tout pour ne plus rien ressentir.

Et tout cela, cette tornade de sentiments si sombres, si déprimants, le poussa à se lever. Et il se leva alors, tremblants sur ses pattes, la douleur éclatant dans toutes les fibres de son corps, le faisant grimacer. La douleur se propagea si rapidement, et pourtant elle n’égalait pas celle qui résidait dans son âme à cet instant, pouvait-il en faire autrement quand tout semblait vouloir le tourmenter à défaut de ne pas l’avoir suffisamment rendu fou ? Et pourtant, tous les sentiments allaient peu à peu le rendre fou si tout continuait. Mais il se taisait. Parce qu’avouer que tout partait en vrille serait d’avouer avoir échoué avec lui-même. Et ça, il ne le ferait jamais, on le connaissait au sein du Clan. Toute la douleur du monde pourrait venir dans son corps et loger dans son âme qui continuerait de se lever et de marcher, en faisant mine que tout allait bien. Il ne pouvait avouer aller mal, il ne pouvait avouer que tout partait de travers, qu’il ne maîtrisait plus rien, mais à force de ne plus rien maîtriser, il ne pouvait plus faire semblant.

Boitant, il se traîna dans les terres du Clan de la Brume, la pluie tombant encore et encore, sans jamais s’arrêter, parfois doucement et parfois drument. Le ciel pleurait toutes les larmes que l’ancien n’avait jamais osé pleurer. Toutes les larmes qu’il aurait déjà dû pleurer, mais qu’il n’avait pas fait pour ne pas paraître ne serait-ce qu’un instant faible. Et son regard meurtri semblait capable d’en dire bien plus que des mots. Même l’œil invalide, celui qui était traversé d’une cicatrice, celui qui ne voyait pas depuis longtemps, semblait dans la capacité de voir et d’exprimer tant de sentiments qui pognaient l’âme, le cœur et alors qu’il atteignit la frontière avec le Clan des Ténèbres, il se laissa choir sur le sol. Il sentait que quelqu’un arrivait, plus tard, mais il ne bougea pas, le regard dans le vide… sans savoir si cette chatte déciderait de l’attaquer même s’il était de son côté de la frontière.
 
Parce que la vie est là, et que la mort aussi, prête à attraper n'importe qui qui aurait le malheur de trop s'éloigner.
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