Quand le hasard décide de s'en mêler... || PV Empyrée Ethérée

Un matin comme les autres. Une journée banale. J'ouvris lentement les yeux, m'attendant à apercevoir un ciel grisé par le mauvais temps à travers les quelques trous qui se logeaient dans la toiture de l'Antre des guerriers au fur et à mesure que les lunes défilaient. Cependant, ce furent des rayons aveuglants qui vinrent à la rencontre de mes prunelles, qui d'ailleurs, furent aussitôt contraintes à se clore immédiatement, peu habituées à cette luminosité matinale. J'attendis quelques instants en me demandant si je n'étais pas encore en train de dormir et que j'étais en train de faire un rêve. Était-ce un message du Clan des Étoiles ? Si tel était le cas, ce n'était pas très clair. Je soupirai et me décidai finalement à ré-entrouvrir mes yeux. Surprise de voir que les rayons étaient toujours là, je secouai la tête et me redressai. Non, je ne rêvai pas. C'était bien le soleil, là, déjà haut dans la couverture bleu cyan qui s’étendait à perte de vue. Les derniers nuages rosés par le crépuscule s'évaporait dans la chaleur du jour et une fine brise fraiche venait rendre l'atmosphère ni trop lourde, ni trop glacée. C'était juste délectable. Je m'étirai longuement à la sortie de la tanière, savourant l'air frais qui s'infiltrait dans les pores de ma peau, sous mon pelage, m'apportant une sensation de bien-être pur. Je m'ébrouai avant de me passer un coup de langue sur la patte que je fis glisser le long de mon museau pour en chasser les quelques restes de brindilles sèches qui s'y étaient accrochées. Je m'approchai près de la pile de gibier, avant de voir que, malgré le soleil éclatant, cette dernière est aussi vide que le manque d'étoiles dans la Forêt Sombre. Je serrai les dents, frustrée. Je comptai pouvoir calmement organiser la patrouille de l'Aube, mais si le Clan avait besoin de viande fraiche, il fallait se remuer. Maintenant. En prime, j'allai devoir désigner des matous volontaires pour former une patrouille de chasse en plus d'une patrouille de frontières. J'allais partir chercher quelques félins réveillés dans le Camp quand je vis Fleur Nuageuse [PNJ] s'approcher de moi en quelques bonds gracieux. Sous l'astre luisant, elle semblait encore plus rayonnante que d'habitude et cela me fit chaud au coeur. Elle n'avait plus l'air d'être dominée par la souffrance et l'horreur qui l'avait détruite un peu plus chaque jour lors de la mort atroce de son compagnon, il y a de cela 6 lunes.

"Si tu cherches des chats partants pour la patrouille de l'Aube, je veux bien en faire partie."

Je la remerciai d'un regard, reconnaissante. Je décidai, après un cours instant de réflexion, de la nommer Chef de Patrouille. Je lui ordonnai de choisir trois autres chats pour l'accompagner, deux guerriers et un apprenti. De cette manière, je n'avais plus que la Patrouille de Chasse à organiser. Fleur Nuageuse s'inclina et je la remerciai une nouvelle fois d'une ondulation de la queue et la guerrière beige s'éclipsa. Je remuai les oreilles et trainai mes pattes engourdies vers l'antre des guerriers. Je passai mon museau à l'intérieur en tentant d'être la plus silencieuse possible. Quelques points lumineux luisaient à l'intérieur, ce qui me prouva que des guerriers étaient éveillés.

"J'aurai besoin de trois guerriers pour une patrouille de chasse."

Deux matous se levèrent, dociles, et me rejoignirent en trottinant et en me proposant leur venue. Soulagée, ma queue frétilla d'aisance. Je n'étais Lieutenante que depuis 2 lunes, je n'étais pas encore très à l'aise avec mon nouveau rôle dans le Clan et les gestes de respect que me témoignait désormais mes camarades. Un autre félin, plus lent que les autres, se leva à moitié pour plonger son regard de braise dans les miens.

"Ne compte pas sur moi pour venir."

Son ton glacial me fit frissonner et je sentis mes pattes commencer à trembler. Je savais que Sang Trouble [PNJ] était considéré pour la plupart, comme le souffre-douleur de la vie, mais je savais encore plus qu'il ne m'avait jamais apprécié. Je fronçai les sourcils mais n'osai rien répliquer. Ce fut donc la femelle grise argentée qui cracha des paroles empoisonnées.

"Inutile de cracher ton venir sur Rivière Mordorée ! C'est notre Lieutenante je te rappelle, mais ça, je doute que tu t'en souviennes ! Tu ne te souviens même plus à qui va ta loyauté..."

Sang Trouble se leva d'un bond, furibond. Il feula au visage de la chatte avant de me foudroyer du regard et de maugréer qu'il me suivrait. Cependant, lorsque je me détournai, suivit de la chatte et du mâle qui n'avait rien dit de tout l'accrochage, j'entendis nettement le vieux mâle noir marmonner qu'il préférait mourir plutôt que de chasser avec moi...


La partie de chasse s'avéra fructueuse. Seule une souris et un mulot qui n'avaient que la peau sur les os, avaient été attrapés. Je n'en revenais pas. Par une si belle journée, qui en passant était aussi rare qu'un flocon de neige en pleine saison des feuilles vertes, toutes les proies avaient décidés de rester terrées dans leur trou ! Je crachai de frustration et fini par dire à mes trois camarades que je préférai continuer à chasser seule. Mes capacités ont toujours été doublées lorsque je chasse en solo, et je n'ai jamais comprit pourquoi. Peu importe, l'importance était que le Clan soit nourri. Je détalai dans les bois, ne m'arrêtant que lorsque mes poumons étaient en feu. J'étais à la limite du Territoire, frontière entre les Terres Libres de la forêt et le Territoire du Clan de la Lumière, mon Clan. S'il s'avérait que les proies n'étaient pas décidées à sortir sur mes terres, en était-il de même vers les Territoires Neutres ? J'haussai les épaules et continuai ma route, droit vers le Saule Solitaire. Je n'avais rien à perdre de toute façon. Je traversai une petite partie du territoire du Clan de la Brume pour me rendre au Saule. De toute façon, j'en avais le droit. J'allai vers un territoire neutre. Une fois rendue au point de destination, j'humai l'air environnante. Un fumet d'écureuil me chatouilla les narines. Mon regard balaya lentement les Terres et mes yeux se posèrent sur une petite touffe rousse, occupée à grignoter une graine de blé. Elle était trop intéressée par sa nourriture pour faire attention à moi. Je me plaquai au sol, prenant en compte la direction du vent. Je rampai lentement vers la pièce de gibier, doucement, doucement. Surement, surement. J'allai bondir, toutes griffes dehors, prête à achever l'écureuil, lorsqu'un bruissement de feuilles écrasées, à quelques mètres de là, vint effleurer mes oreilles et me fis sursauter. Ce n'était pas beaucoup, mais assez pour alerter l'écureuil qui lâcha précipitamment son festin pour disparaitre au loin. Je fis volte-face, furieuse.

"Je te remercie de ton aide si précieuse ! Feulais-je, aveuglée par la rage."

Cependant, je me rendis compte de mon erreur lorsque je découvris qu'il s'agissait d'Empyrée Éthérée, la Guérisseuse du Clan de la Brume. Je crachai de surprise et mes oreilles me brulèrent. Honteuse, je baissai les oreilles et rentrai prudemment les griffes.

"Oh... Navrée."